Clémentine
III       AUBRY

A la croisée de chemins entre arts plastiques et arts vivants, le travail de Clémentine Aubry interroge le rapport au corps et son image politique dans la société occidentale. Engagée, son travail est empreint de spiritualité et de féminisme. Dans son travail scénique, plastique et performatif, elle déconstruit les normes, la construction genrée binaire pour dénoncer l'ultra-libéralisme patriarcal qui désincarne les corps, limite nos droits et détruit la planète.


Elle s’intéresse à la dramaturgie fragmentée, à la manière dont les bribes racontent une histoire qui invite à combler les trous par sa propre expérience, pour donner une version de l'histoire sensible et subjective que chacun et chacune peut ensuite ressentir.

Après des études en arts appliqués, spécialisation scénographie, elle s'oriente vers les arts de la
scène. Elle commence par travailler à l'atelier de décors de l'Opéra de Nancy-Lorraine puis pour le Théâtre Universitaire de Nancy en tant qu'accessoiriste. Elle poursuit ses études en recherche théâtrales et danse puis étudie la mise en scène et la scénographie à Bordeaux. Elle assiste à la mise en scène Gilbert Tiberghien pour sa dernière création au TNT et met en scène sa première pièce, une adaptation de La Mouette de Tchekhov.

En 2012 elle s'associe à Natacha Roscio et co-fonde le Collectif Mixeratum Ergo Sum où elle travaille pendant 12 ans en tant que performeuse, metteuse en scène et plasticienne. Elle y créé plusieurs spectacles et performances : Piscine Party, spectacle musical en piscines municipales, le spectacle J'ai jamais en co-mise en scène avec Natacha Roscio, ou encore Anatomies, spectacle visuel et gestuel sur les rites contemporains. Pendant 10 ans, le Collectif Mixeratum porte un festival de théâtre itinérant chez l'habitant·e·s, en milieux ruraux pour lequel elle écrit et met en scène des pièces chaque année.


En 2025 elle quitte l'aventure collective pour se consacrer pleinement à ses recherches et créations personnelles.


Elle mène en parallèle des recherches plastiques et performatives, en lien avec ses engagements, notamment sur les droits des femmes et l’éco-féminisme. Depuis 2017, elle développe un projet de performances féministes engagées : Sororae.

De 2016 à 2019 elle rejoint l'Annexe B, projet collectif d'ateliers d'artistes plasticiens à Bordeaux, mené par MC2A. En 2016 et 2017 elle assiste à la mise en scène Henri Devier à la Gare Mondiale à Bergerac pour sa création performative
« An Empty Shack ».

Elle expose à la Cour Mably à Bordeaux en mai 2018, puis lors du festival féministe et lesbien Cineffable d'octobre 2020 à janvier 2021 à la Cité Audacieuse à Paris. En 2022 elle expose aux Thétards à Périgueux puis au centre LGBTQ+ de Paris.


En 2021, elle entame un projet de triptyque théâtral sur la thématique de la santé mentale et du rapport à la solitude, avec un premier texte très personnel, “Aucun son ne sortait de ma bouche”. Elle lance la même année le « projet 52 Hertz : nous sommes des baleines », un projet artistique et social sur la thématique de la solitude et de l’aliénation. Ce projet a pour ambition d'écrire sur la solitude à partir d'une collecte de parole par le biais de différents dispositifs (rencontres, ateliers, échanges épistolaires...) qui aboutira à la conception d'une forme pluridisciplinaire.
En 2025 elle s'interroge sur l'emprise et le harcèlement et son impact sur la santé mentale, travail qui clôturera le triptyque de façon poétique.

Depuis 2021, elle est chargée d'enseignement en pratique théâtrale à l'Université de Bordeaux et intervient à l'IRTS de Talence.

Elle signe sa première pièce de fiction  Backroom en 2024 et poursuit actuellement un cycle de recherche autour des mythes et mythologies de la sirène et des représentations féminines qu’ils content. Depuis mars 2025, elle s’attache à écrire, trois fois par semaine, des « haïkus prosaïques » — courtes proses poétiques de 400 mots réunies sous le titre Les écritures du banal, où l’ordinaire révèle toute sa beauté ’extraordinaire.

Elle expose à la Maison des Femmes de Bordeaux en mars 2023.

En 0ctobre 2025 elle expose au Forum des Arts de Talence.


Elle déploie désormais ses projets au sein de la structure Projet 52 hertz qui porte ses créations théâtrales et ses recherches plastiques.




Photo Hans Andia

Guru Beauty, Hans Andia 2023

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Rex & Regina, Hans Andia, 2023

Guru Beauty, Hans Andia, 2023